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philosophie instants
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9 décembre 2008

La remontée hors du moi

Le moi n’a d’autre devenir que son vécu ; il entend par là le réaliser pleinement. Aussi toute société humaine qui ne garantit pas à tout un chacun un Moi en bonne et due forme, non seulement en prive chacun, mais de plus croit être ne mesure de se passer dans son organisationnel même, de cette unité décentrée et pourtant parlante qu’est la personnalisation.

Que tout ordre humain ait à reposer sur l’unité décentrée du moi est une évidence pour quiconque comprend par société humaine, une complexité certaine et par cette complexité apte à maitriser et réguler la nature ainsi que sa propre proto-organisation. Cad la base instituée de son essence effective ; au sens où cette organisation n’est pas laissée au hasard des constructions culturelles, mais est voulue et décidée en connaissance de cause.

Tout glissement hors de cette volonté, de cette intentionnalité strictement éclaircie, ne parvient qu’à produire une entité emplie du donné, de l’immédiateté, des multiplicités du monde. Et non pas ce centre-autre du sujet ; qui fait-être tout moi : le sujet étant ce qui se dissimule dans le moi et que ce dernier n’active pas nécessairement, mais qui est-toujours en tant qu’unité fonctionnelle au minimum de son existence, sinon de son devenir. Le sujet est plus infime et en même temps bien plus complet que n’importe quel moi ; il est attaché à tout système, et à tout système de signes ; et peut tout autant signifier n’importe quelle réalité en tant que signe. Dans ce dernier cas, tout est pour le sujet occasion de lecture ; il lit ce qu’il écrit et ce qu’il écrit peut lui paraitre comme phénoménalité entière.

Lorsque le sujet est prononcé, par lui-même, cette lecture-écriture totale (et folle dans la personnalisation qui ne dit pas son sujet effectif), se ramasse en une surface spécifique ; et il trouve ce qui lui est adéquat. Son être réel. Dans l’être tel qu’il est. A savoir ; une cohérence, capable de devenir. Seule une cohérence vraie devient ; puisque vraie, elle correspond au réel et parvient, de cette adéquation, à s’augmenter sans se (trop) contredire ; en continuant d’user de la réalité.

De ramasser le sujet qui lit tout et écrit tout (croit-il) en une surface limitée, cela revient à accepter de mourir. A l’extinction du foyer intentionnel qui n’accepte plus de se dérouler indéfiniment, mais veut et entend réaliser cette volonté ; qu’il y ait du résultat. C’est entièrement l’intérêt de vivre qui se déplace sur la surface de l’autre échiquier ; le moi, le vécu n’a de valeur que dans le savoir de son état. Sinon il est livré, en tant que moi et seulement personnalité particulière, au monde, au mondain, au donné, à l’immédiateté. Entre son unité de personne et l’immédiateté, il peut bien exister quantité d’intermédiaires, et de réalisations, bien réelles, mais ces atermoiements, aussi justifiés et féconds soient-ils, ne remonte jusqu’à faire-exister le sujet de ce moi.

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