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philosophie instants
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13 juillet 2009

L'abstraction est l'intensément réel

Pensée (dianoia) et discours (logos), c'est une même chose, sauf que c'est au dialogue (dialogos) intérieur de l'âme (psyché) avec elle-même qui se tient sans passer par la voix (phônè) que nous avons donné ce nom "pensée" (dianoia).
                                                                                                                                                                          (Sophiste, 263d)

Il faut insister sur "sans passer par la voix" ... ça ne doit pas attacher (comme la poêle).

Non pas parce que la matière, ce n’est pas bien. Mais parce que ça ne se meut pas pareillement quand il y a de la matière. Ça se meut, la pensée, plus vite quand il s'agit de signes purs ; le plus pur possible ; sans mélange. Les grecs découvrent l'abstrait (non pas l'abstrait en soi, qui a toujours existé, mais l'abstrait systématique ... ce qui est très différent), et dans une certaine mesure nous faisons fausse route à croire que l'individuel peut être en lui-même infini, que l'on puisse par ex s'adresser à quelqu'un infiniment... sans passer par l'universel ....

C'est que pourtant la distinction nous est déjà pensée. Dès Descartes, qui l’inaugure ; il sait bien la distinction radicale entre la volonté et l'entendement ... ce sont deux registres séparés. Qu'il faut bien unir un jour évidemment. Registres que l'on peut unir via la volonté ; Husserl, Nietzsche, et de façon plus complexe, Sartre, (et oui, Sartre mêle le monde à l'équation ... ce qui obscurcit considérablement... et est extrêmement courageux...quoi qu'on en dise ... ). Ou unir via l'entendement ; les autres, et le plus fabuleux reste Hegel ; il bascule entièrement la volonté dans et par le discours ; la volonté n’a d’effet et de réalité que « dite » et donc dite parmi tous les êtres, au milieu d’eux et visiblement ; il n’y a pas de reste pour Hegel, tout est là, et il réalise ainsi la philosophie du discours totalement et pour toujours.

(Mais la philosophie ne se limite pas à la philosophie du seul conceptualisable ; il reste quand même le sujet, la volonté, l’intentionnalité, le libre, et … le monde réel).

Platon reste l'idéal du discours dont l'essence est le "prononcé" ; ce qui est parlé ; là, il dit que ça parle, mais "dedans" ; cad abstraitement.

Il arrive un moment on ne perçoit plus un tableau, n'entend plus une musique ; on perçoit sons et couleurs ou lignes .... et on se dit que certes ça parle d'une femme qui pleure et ça dit quelque chose, mais que ce qui intéressait Picasso, c'étaient la logique (abstraite) des formes. C'est ça le "vraiment vivant". L’abstrait est le plus intensément réel pour tout esprit mais et c’est plus difficile … pour toute volonté.

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