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philosophie instants
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18 juillet 2009

Haine

S’il n’était le Sujet pour le maintenir en vie, le moi, toutes les espèces de mois s’effondreraient dans leur immense pauvreté mentale. Il n’est pas lieu même de parler de pauvreté intellectuelle, ça n’est un secret pour personne… Mais mentalement attardé, le moi ne synthétiserait plus que son affreuse immédiateté et son absence d’envergure ; replié sur ses intérêts immédiatement sensibles, peu enclin à ne serait-ce que les augmenter de quelque dimension esthétique, au sens propre, que ce soit. Pour lui l’esthétique confine à l’émotion soit bêtifiante, soit surfaite, grossière ; il faut lui fournir un visage larmoyant en gros plan énorme pour qu’il soit … ému. C’est bien désigner là l’incapacité de toute distinction (dans les deux sens ; incapable de distinguer les nuances et sans aucune élégance ; il e le visage peint grossièrement sous les yeux, son propre masque).

« Le monde est plein de gens qui se disent des raffinés et puis qui ne sont pas, je l'affirme, raffinés pour un sou. Moi, votre serviteur, je crois bien que moi, je suis un raffiné ! Tel quel ! »
                                                                                           Céline, Louis Ferdinand

N’ayant accès à aucune part de lui-même, sinon les milles reflets stupides qu’on lui présente allégrement, se vautrant d’une satisfaction ignoble d’être soi et rien que soi, exonéré de cela par toute l’infamie fainéante d’un monde humain sans vérité d’aucune sorte, cad sans projet ni espèce d’ambition, il n’a aucun remords, aucun regret, signe d’une âme amoindrie, végétale, inorganique même, semblable à la pierre ; insensible ; et pour cela, ceci est un monde de mort.

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Commentaires
M
La pauvreté mentale. La bêtise et la lourdeur humaine. La haine, l'émotion vaine sont des thèmes récurrents chez Céline. De son époque à aujourd'hui, il en est ainsi. Il n'y a que quelques individus qui font le choix des lettres et de la philosophie. Pourquoi la France moisie, ancienne et rétrograde, impose-t-elle tant d'épreuves académiques stériles à ses enfants malades de stress. La vive animalité causée par des flux impondérés d'hormones chez les jeunes les conduisent à la plage et au lit, c'est très bien ainsi. Des chemins ensoleillés existent pour aller vers la Beauté, les lettres, la philosophie et les sciences. Cette épreuve du Bac, épreuve policière et contraignante détourne les enfants de la République des grandes architectures intellectuelles du passé et me semble néfaste pour l'avenir culturel de cette jeunesse qui ira s'abrutir dans la facilité de la culture populaire. La culture savante est rebutante parce que les programmes sont stupides et les professeurs incompétents...
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