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philosophie instants
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4 octobre 2009

Le grand processus (stoppé net)

La totalité du monde est en cours de rationalisation ; mais comme cette rationalisation est écourtée, limitée, et ne parvient pas à dépasser son impensable, la raison est un pesant broyeur aveugle.

Cette raison est fondée telle quelle ; elle comprend ce qu’elle comprend et fonde son action sur cette compréhension.

On peut considérer que la capitalisme ou le libéralisme sont des effets de cette rationalisation ; de même que le communisme prenant le problème par l’autre bout ; l’Etat et la pure théorie ; L’individualité et l’échange pour le capitalisme ; dans les deux cas, la société de besoins/consommations et la technologie ; dans les deux cas la hiérarchisation absolue et le niveau impensable de décisions ; on ne sait pas pour quoi l’on décide ceci ou cela ; c’est laissé à une immédiateté impensée).

Le tout est de constater que le code, ou l’abstraction, c’est "ce qui organise" ; lorsque l’on ne peut pas organiser telle réalité en fonction de cette réalité même, (telle qu'elle est en la respectant) on l’écrase, l’annule ou l’anéantit. La plupart du temps elle n’est pas même prise en considération ; le flux organisationnel, qui est profondément stupide, ne parvient que très difficilement à interrompre ses catégories pour connaitre et comprendre.

De ce que le flux organisationnel réussit (selon ses propres objectifs) il en conclut qu’il est légitime et bien réel. En fait il est seulement plongé dans la facilité de ses effets ; il travaille mais en amont ; tout son effort est de concevoir mais selon ses finalités qu’il n’interroge même pas ; elles vont de soi.

Le procès impossible qui s’abat historiquement, consisterait à prononcer, énoncer, définir ces finalités ; ce qui impliquerait une refonte complète des productions, des consommations, de la représentation humaine en général et en particulier. Autant dire ; de démonter le monde humain et de le recomposer autrement ; parce que ce sont des réalités déjà là, déjà organisées, déjà explicitement formant la matière même des vies humaines ; tous les contenus historiques depuis 2 siècles.

Réorienter les réalités ce serait réorienter les flux ; tout cela qui est-déjà organisé ; or ce qui est organisé définit « cela même qui est » ; on n’imagine absolument pas comment cela pourrait être autrement dans les faits ; même si on peut rêver de tout et n’importe quoi, la réalité pèse de toute son inertie.

Mais aussi l’esprit qui ne peut pas ordonner la réalité sans comprendre ce qu’il fait ; or la définition qu’il se donne de la réalité humaine s’opère selon l’universel fixe, abstrait et anciennement défini ; qui ouvrit la ressource collective de cogitation (les unités humaines pensaient-ensemble et se transmettaient cette organisation) à la multiplicité et la pluralité (chacun pense théoriquement séparément, en conséquence d quoi chacun dispose d’un vécu et d’une psychologie individuée). Chacun peut en cette ouverture théoriquement parler et décider et organiser à partir de soi, et non plus seulement selon l’ordre collectif symbolique ou selon la hiérarchie restreinte du groupe. Cette ouverture du milieu humain, qui se pense spontanément soi et entre-soi, cette ouverture aux distances de chacun envers tout et tous, de chaque organisation par rapport à toute autre, de chaque groupe vis-à-vis de tout autre, qui ne fusionnent plus) n’est pourtant pas en elle-même pensée ; mais laissée-là, bêtement.

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