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philosophie instants
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18 décembre 2009

La vérité n'est pas la réalité

    Il faut dire « c’est la vérité », parce que le fait, le simple fait de l’individualisme, soit de l’ego,     prétend déjà remplacer toute vérité par son état de fait ; moi, qui suis moi, je suis.  

 

    Il n’est pas dit que l’ego ce soit cela. Sauf d’être accepté comme loi et loi intime en tant que ce moi-même est la seule référence qui puisse se profiler à l’horizon pour qui que ce soit ; parce que tout un chacun est largué dans le monde sans aucune réflexivité proposée ; si les bases et les statuts sont effectivement posés, (comme citoyen, droits, devoirs, civilité, culture minimale, etc), tout ce matériel n’est qu’une vague propédeutique qui n’a fondamentalement que peu de rapport avec la tenue dans le monde ; avec le comportement réel et ses ressources effectives.  

 

    En réalité le comportement de l’ego dans le monde s’il se sert des acquis de l’universel repose en une autre fondation ; elle a pour but de gérer le vécu d’une part et la prévision d’autre part. La multiplicité, la multi dimensionnalité, les pluralités du vécu ; aussi ne s’embarrasse-t-elle pas de complications réflexives ; elle gère au naturel ; en une unification spontanée qui intègre les dimensions, mais ne se réfléchit pas soi ; et reste ainsi profondément étranger à ce qui par ailleurs le fonde historiquement dans ses statuts universels.  

 

    Le basculement a consisté à trouver sa vérité en tant que réalité ; l’universel, dans le monde, n’aboutit pas à un Etat, un droit, une culture universelle au sens classique ; elle aboutit à des vécus. Ce sont les individualités qui constituent la masse-même, le contenu, la réalité de cette vérité (qu’est l’universel). Cela revient à proposer la réalité vécue comme vraie ; cad qu’elle est légitime universellement pour tout un chacun sur terre ; chacun a le droit universel à un vécu autonome, et tous les sens de cette autonomie sont encore en développement, et tous les monopoles visent à assujettir cette autonomie, à l’encercler, à la circonscrire, manipuler, exploiter.  

 

    Mais si le vécu, nommons cela comme tel, est la réalité de l’universel (de l’Etat de droit et de l’individualité cultivé, éduqué), l’universel en est la vérité ; ce qui signifie que tout un chacun, bien qu’étant doté d’un vécu, est encore soumis à la vérité de son être. Il est, en d’autres termes, impossible de se soustraire à l’universel et de tenir seulement le vécu comme seul contenu, unique finalité et sens réel d’exister.  La signification en vérité de l’individualité n’est pas contenu par ce monde, par l’immédiateté et les objets du monde.  

 

    C’est pour contrebalancer l’énorme, l’infini impact de l’universel que l’individualité se coagule elle-même dans un vécu ; elle tente dans le même temps de définir ce que c’est que de vivre ; ce dont quantité d’humanités furent privées. Que cette définition en passe par l’individualisme parait ou on a pu prétendre qu’il s’agissait uniquement d’un carcan idéologique typiquement occidental ; il est bien clair que l’individualisme est fondé en vérité, certes, mais aussi en réalité ; ça fonctionne en un mot.  

 

    Reste que la vérité de cette réalité n’est pas encore absolument égale à elle-même ; autrement dit ; le concept « universel », qui commande l’Etat, l’identité individuelle formelle, le contrat comme médiation explicite, etc, est plus vaste que sa réalisation historique ; plus vaste même que ces universaux (contrat, Etat, démocratie, quelle démocratie et comment ?) qui sont issus de l’universel pur.  

 

    Or une fois posé la vérité, l’universel, réclame de se déployer ; de même qu’antérieurement à sa première réalisation historique, il cherchait à s’imposer ; dans un Etat démocratique, qui lui-même diversifia ses moyens ; qui sut également se traduire en une représentation à peu près adéquate (la société du spectacle comme on dit, créer une culture propre et mondiale, une densité du vécu lui-même ayant à s’inventorier en propre, etc) et traduction qui le fascine puisque c’est de son essence, de son être en propre dont il est question.  

 

    Rien n’est donc au hasard ou livré à la seule contingence ; il est une logique historique qu’entame l’universel et qui pousse à la réalisation ; comprendre ce que c’est que l’universel et particulièrement comme celui-ci forme abstraitement ce qui concrètement se crée des contenus (individuels ou relationnels, organisationnels ou essentiels), c’est dénoyauter dans l’époque elle-même ce qui agit au travers de l’historicité, au travers de l’humanisation ; il n’est pas vrai que ce soit seulement un devenir du monde donné naturel, c’est une structure qui peine et qui travaille à se mettre en place. Par quoi la réalité commence de se joindre la vérité.   

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