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philosophie instants
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7 février 2007

finalité à rebours

Une part de l’individualité veut mourir : enfin … disparaître exactement.

En fait n’avoir jamais été.

N’avoir jamais pris part à ce monde-ci.

Ne pas y être exposé.

Parce que c’est une passivité. Sans doute.

Mais aussi parce que c’est un monde de mort.

 

Pourquoi accepterais-je de subir ce monde-là ?

Pour quelle raison ?

Etant entendu que selon n’importe quel pathos, il convient d’en désespérer.

(religions, poésie, littérature, myhthologies manifestent toutes les difficultés inhérentes)

Il semble que la philo se situe dans une autre perspective.

 

Autrement dit : est-ce un bien que l’être soit ?

A cette question, on ne peut que répondre : oui.

(Puisque, n’étant pas, la question ne se poserait pas, et que, en somme, il vaut mieux un quelque chose qui existe (et qui peut contenir le refus éventuel comme l’approbation), plutôt que le rien du tout (qui n’autorise ni le refus ni l’approbation).

La philosophie, la première, décide de trouver dans le fait même d’être, le bien qu’il y a à être. C’est autre chose que de rechercher un sens.

C’est interroger bien plus cruellement. Puisque on n’interroge pas au-dessus de la racine d’être (où cela mène –t-il, éventuellement), mais à la racine même : y-a-t-il accointance entre mon être et l’être.

Autre point de vue : m’est-il possible de supporter cela ?

Est-ce en ma capacité, physique, émotionnelle, mentale.

Ma capacité est-elle à la mesure de cette immense semi boucherie ?

En quoi mon désordre furieux peut-il s’accointer avec toute cette mélasse indistincte ?

Ceci est la question nietzschéenne : en quoi il reprend la même cruauté innommable.

Sans nom.

Celle qui est supposée, ramassée par devers les rationalités philosophiques et offre une visée-vision bien plus acharnée de l’Etre.

A côté de laquelle, les figures justificatrices paraissent de seconde main : qui foisonnent de raisons d’y être, dans l’Etre. Raisons qui apparaissent de cette sorte, secondes : l’être est un bien : et le bien se continue ; comme ceci et comme cela : et la raison est l’appréciation, juste de ce que être est un bien, si l’on comprend réellement en quoi et pourquoi.

Nietzsche court-circuite : via la cruauté nerveuse.

On résiste ou pas, oui, mais surtout on résiste de telle ou telle manière : par ex avec plus ou moins de mensonge sur la cruauté même qu’est l’être.

Nietzsche pas plus que les philosophes ne mentent quant à l’apparemment idiotie de tout ceci.

Rappelons la question décortiquée : en quoi l’être est-il un bien ? « Justifions que « être » est acceptable ». Cad acceptable d’un point de vue non pathologique, mais objectivement.

On peut se demander : qu’est-ce que l’être ? : et c’est ainsi poser la question en grande élégance : mais c’est que l’on veut y trouver une raison de supporter cela. D’être.

Et en somme il s’agit bien sûr de : peut-on admettre que la souffrance est ? : mais aussi de ce que exister est, en soi, une réalité insupportable en elle-même : notre être répugne à l’exposition.

Ou si l’on veut : il répugne à s’exprimer. A exprimer non pas ceci ou cela, mais exprimer son être. Parce qu’il sent bien que c’est une impossibilité.

Cette infrastructure est recouverte. Par une idée-image de soi. (qui inclut une idée-image justifiée de cette acceptabilité d’être en général, hors-moi par quoi le moi colle à son monde, instaurant un lien).

La philo insiste donc sur la finalité à rebours ; une finalité, oui, mais au sens où notre être est-il en accointance ? y-a-t-il un lien entre notre être et l’être ?

Ca n'est pas évident.

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