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philosophie instants
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25 mars 2009

Debord Guy Ernest

Il n’est pas possible de comprendre Debord si l’on ne saisit pas ce qui est en jeu ; à savoir, l’expression.

L’esprit en l’homme est qu’il le pousse à définir, en général, et il traduit la réalité en systèmes de signes, de sorte que ces signes puissent être retravaillés, transmis, et portent à l’organisation de l’action et du vécu.

 L’esprit c’est ce qui se dit, globalement, entre les êtres humains ; il est plus ou moins assujetti, parce qu’il lui faut se centraliser ici et là, de sorte qu’il sache « ce qu’il dit » ; quelques uns ou beaucoup sont affectés à cette auto surveillance, qui est telle ; répressive. Mais aussi qui est aussi explicitation de soi comme esprit ; il entend ce qu’il dit de lui-même, du monde, des hommes, des réalités, du temps, etc. Il faut bien que quelques uns en fassent leur travail. Y appliquent leur attention. Et cela doit suivre des règles précises.

Mais de simple transmission entre les hommes (à des fins organisationnelles souvent utiles mais limitées, parfois délirantes), il devient tout à coup pour lui-même et en soi ; il se pense comme ayant à se développer de fait selon sa propre fin. Le vrai pour le vrai. Et c’est cette notion-là que nous retenons ; nous en définissons l’humanisme qui fonde droit, culture, statuts, personnalité psychologique.  Ceci, cet engouement pour l’esprit vrai, en soi et indépendant, Debord nous dit que l’on nous en prive.

Selon l’humanisme il devait se partager entre tous en égalité ; et chacun en jouir, ou le faire fructifier (ce qui revient au même, et cette double idée nous ne la comprenons même plus, mais elle hante nos consciences à leur racine même). Il devrait constituer l’essence même du démocratisme. Rappelons que l’Etat est à cette fin ; que l’esprit soit. Entre tous. Mais que Hégéliennement, cet esprit se réfugie dans son abstraction ; ou plus exactement, que Hegel ne pouvait pas imaginer une suite à la réalisation de l’Esprit dans l’histoire telle qu’elle fût poursuivie si précisément. Il pense la prédominance absolue du savoir ; ce qui s’est effectivement réalisé. Le savoir étant le discours en tant qu’il développe tout son potentiel ; sauf que hors du discours il existe un sujet qui pense et active ce discours ; lequel sujet dispose d’une survie bien plus imposante que le discours lui-même ; et que essentiellement et de plus, le sujet est dans-le-monde.

De même que Hegel n’imagine pas les sciences et les technologies dans leur déploiement, il n’imagine pas cette concentration psychologique et sociologique du moi comme régulation du monde humain ; bien qu’il ait, Hegel, exposé entièrement l’idée d’un monde dit humain, enfin humain (après toutes les vicissitudes de l’histoire). Or Debord non plus ; il ne comprend pas que l’hyper développement du monde humain, manifeste, expose, déploie, exprime toute la densité comme la quantité du monde humain en tant qu’il est devenu un monde de mois psychologiques, de personnalités (qui se doivent d’être assuré de leur droit intrinsèque et inaliénable ; nous sommes loin du compte).

Par contre Debord est absolument dans le vrai quant à l’ordonnancement des flux ; des productions industrielles ont capté les densités et les quantités dans la représentation humaine de l’humain ; ont détourné l’énergie et l’effort humain en pures pertes diverses et fantaisistes.

En cela la société du spectacle n’est pas le conglomérat mass médiatique, mais l’ensemble de la production en tant qu’elle disperse l’énergie humaine et dilapide l’esprit ; qui ne fonde rien selon le savoir, le partage ou le discours, rien dans la transmission elle-même mais est utilisée dans une représentation irréelle de tout ce qui est, cad de tout ce qui importe, et s’égare, est déjà perdue ; a quitté le sol réel. N’est donc plus ni historique (puisqu’elle fait croire ou croit être ce qui seulement est, sans autre justification, et incapable de se justifier, a également perdu non seulement ses finalités (temporelles et historiques), mais ne sait plus même les exprimer ; et ce faisant tous ont perdu la faculté en soi d’expression. Ce qui est l’analyse la plus claire, impérieuse et définitive qui puisse s’exprimer à tel moment de l’histoire. Et qui donc, réintroduit l’historicité en réinterprétant Marx dans et selon le logos hégélien (lequel est la vérité absolu de son moment et donc du nôtre).

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