de la place de la philosophie (2)
Et bien disons que la philo introduit à tout ce qui est.
sous entendu : à tout ce qui est en tant que je puis être moi-même dans
l'évocation de tout cet être
(à rebours des religions et des mystiques, qui distancient l’absolu comme
non-là, mais aussi hors du champ de l'art, selon lequel je me laisse envahir
par un Objet Absolu, l'œuvre)
Ainsi en philo le Sujet est co-présent à l'être. Il y est en personne, ne
s'efface ni ne disparait. Mais il se tient à la limite de disparaître. D’où le
caractère insistant de sa volonté : il ne veut pas succomber à l'absolument là.
Mais la philosophie est la lutte interne dans l’absolu via le relatif.
Ou : croyez-vous vraiment être déjà tout ce que vous pouvez être ?
(Cette fois on ne cause plus de l'être, mais de votre être, votre vécu)
N'existe-t-il pas des extensions de vous-mêmes, à demi présentes, mais qui , pour
devenir et se réaliser, nécessitent un octroi, un surcroît, enfin appelez cela
comme vous voulez : un plus.
Parmi toutes les disciplines, il en faut bien Une qui mette les pieds dans le
plat :
ça n'est pas l'art, pas la religion, la politique ou les sciences, c'est la philosophie.
Qui occupe le point le plus éloigné qui puisse être : ça n’est pas ce qu’elle vise, c’est ce qu’elle atteint forcément dans sa tentative : et elle ne sait pas où cela s’arrête : ça obéit à l’expérimentation : ce qui passe dans le langage et qui est en même temps le corps tendu dur l’argumentation énoncée.
Cela lie t-il bien le corps aux quelques mots ? La perception est-elle exacte ? Le mouvement est-il dans cet espace ? Quelle durée occupe-t-il ?
Les atermoiements cartésiens sont des miroitements.