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philosophie instants
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10 juin 2007

la vie des corps

Certaines personnes prennent leur corps pour un objet. Aussi le vivent-elles comme un moyen et non comme une fin.

Dés lors, l’autre n’a pas d’autres possibilités pour communiquer que d’user de ce moyen. Comme si il n’était que cela. De la sorte on peut utiliser le dit corps comme un objet d’échange : en échange de mon corps, voici ce que je voudrais.  

Ce faisant il est oublié que le corps est la finalité elle-même. Qu’il n’est rien d’autre de désirable que le corps : et que l’âme ou le cœur ou ce que l’on voudra de global et de si extrêmement précis n’est rien d’autre que le corps, et s’exprime et se vit et se démultiplie et se coagule et s’approfondit selon et par le corps.

À ce moment là, le corps n’est plus du tout un objet, et il n’est plus d’échange à proprement parler : il n’est plus que de la communication. Il n’est plus de chantage non plus : du genre : si je te donne cet objet, je veux ceci ou cela en retour.

Mais que le corps soit la finalité même et l’aboutissement (indéfini, puisqu’il peut se multiplier dans ses sensations, émotions, diversités, gestes, manières d’être, etc), est difficilement supportable pour la personnalité : qui veut sans cesse être en mesure d’échanger.

Par quoi la personnalité définit son rôle et puis celui de l’autre et puis « ce qui » est échangé, et puis quelles valeurs superfétatoires sont échangées via ces objets en marchandage. La personnalité voudrait que ce soit son régime de signes qui s’imposât sur la vitalité du corps : on dit alors que c’est cela « parler ».

Mais c’est faux. Parler en ce sens là, c’est marteler sa volonté contre celle de l’autre. L’accord ne se réalise pas hors du corps comme voulûment un, dans son inconscience immesurée. Si cet accord n’est pas, le reste est du remplissage. Cad de l’humanité, ou de la personnalité, ou de la socialité.

L’humanité, etc, c’est très bien, sauf entre deux corps.

Non que les corps bannissent personnalité et humanité et socialité. Ça peut s’ajouter sans que les deux soient troublés. Mais en général, ça n’est pas vrai : les extensions envahissent littéralement les corps. Les prennent pour moyens par quoi les deux perdent leur finalité intrinsèque ; celle que l’on célèbre dans les images, les belles histoires, les débuts amoureux, mais qui n’y sont présentés que d’être représentés : en instance d’être immédiatement recouverts, oubliés, anéantis, emportés par le flux de la nécessité de dire … de raconter une histoire … les corps n’ont pas d’histoire, enfin pas montrable et surtout pas humaine ou pas personnalisée ou pas socialisante.

Absurdement ; dire : mon corps n’est pas un objet (sexuel), c’est justement lui conférer le statut d’un marchandage. C’est le définir comme une réalité séparée qui est accordée ou pas, ou selon, ou en partie. Que le corps soit un objet pour l’autre, en terme strict, c’est l’abandonner.

Bien sûr c’est valablement qu’on insiste sur le non-objet sexuel, mais en même temps ça a lissé de sens et d’exploitation : d’âmes chiches et pauvres qui calculent leur don de soi ?

Pas nécessairement : tout dépend de comment l’on se vit…

Selon la personnalisation ? L’humanisation ? Ou plus probablement selon la socialisation ?

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