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philosophie instants
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24 juin 2007

hommes-femmes; monde habité, monde déserté

Le monde d’un homme est un monde déserté.

L’autre y est d’abord un ennemi. Et ça n’est pas faux. L’autre est toujours d’abord un danger.

Sauf qu’il va se rendre compte, à l’évidence, que la plupart ne désirent que vivre en paix. Alors il coulera son comportement pacifié en ayant acquis la sureté de l’innocuité de tel autre et puis de lui aussi, et de celui-là ; il saura même éventuellement que ça peut former un groupe, mesuré, d’intérêt commun. Ce que l’on protège en commun, nous appartient, et si ça nous appartient on peut se bagarrer pour sa possession, mais sans que ça forme un danger mortel. L’enjeu se déplace de ceux qui connurent la mort violente et sur les fruits de ces morts bâtissent une communauté d’êtres égaux. Une latéralité. Un plan uni. Puis une surface ; comme tout est résolu, la violence et la mort, on peut commencer à créer, inventer, produire. L’esprit débarrassé de soi de son animalité de survie, s’emploie au-dedans des objets nouveaux. Mais on déserte le reste.

 

Dans le peuplé monde … tout le monde est amis. Amis pour la vie.

Sauf que ça n’est pas vrai … ça se retourne immédiatement et sans raison en haines et méchancetés ; cad en déception. Dans un flux personnalisé à ce point, il n’y a pas de cesse.

Parce que dans le monde peuplé, d’abord on n’évite pas les autres, parce que c’est un monde effectivement constitué de personnes et rien que de personnes. Il n’y a pas de monde, ni d’objets communs ou possédés au sein et via un groupe. Et ensuite parce que de présupposer que tout autrui rencontré est amical, est un présupposé absurde.

De ce fait les femmes vivent dans un monde absurde. Dans lequel on est sensé aimer sans raison, mais qui s’inverse mille fois par jour : et qui découvre cent raisons à la fois d’aimer/détester, parce que dans un monde peuplé il faut penser forcément quelque chose de quelqu’un, étant donné qu’il ya toujours un « quelqu’un ». Il suffit qu’un incident ou un accident ou une incongruité dont le monde est plein, entrave tout à coup tel regard , parole, geste, pour cela soit dorénavant et pour toujours intentionnel. Il ne peut pas exister dans ce monde là de hasards ou d’erreurs ; une erreur soit elle signifie une malignité suprême soit elle dénote une inattention mordante envers la femme que vous êtes. C’est un monde dans lequel tout se justifie, doit, est sommé de s’expliquer. Ça ne peut pas être « comme ça », sans raison.

Parce que le monde peuplé est évidemment habité tout alentour de là où la femme vit, c’est son habitat naturel et profond. Il n’y pas ou très peu de monde au-delà de ce monde là. Bien sur elles savent qu’il existe un tel monde, mais comme ça n’a pas de répercutions sensibles, là, ici, ça existe moindre, voir peu, et même, quasiment pas.

Les hommes ne s’y trompent pas ; qui désirent une femme comme si elle était un monde, parce que c’est un monde unifié, autour d’une personne. C’est parce que c’est effectivement cela.

C’est un monde habité dans un monde vide.

 

Alors les hommes ont déjà déposé les armes, déposés dans le monde des hommes, puisque l’on est parvenu grosso modo à une pacification relative du groupe. Les hommes ne se présentent pas pour être admirés face aux femmes : ils s’y présentent en tout partage : je parle, tu parles, je fais ceci, tu fais cela. Ça se distribue tel quel. Mais de fait, il est une séparation de tout, et de tous, et de toutes : une inimaginable froideur. De même qu’il est un impératif, forcé, d’échanges dans le monde habité.

 Ce qui ne se peut dans un monde habité. Dans un monde habité on cause et on fait par et pour quelqu’un, c’est un flux d’un seul monde d’une seule personne. Qui peut néanmoins passer évidemment de personne à personnes, puisque ce monde habité, c’est une seule personne parlante qui l’habite, si l’on systématise. Pour un homme entre deux personnes, il ya le silence abominable du monde … cad aussi son effroyable dureté, que seule la violence peut parfois remplir. Violence par nécessairement physique bien sûr, mais refus, négation, égoïsme, aveuglement aux signes qui ne s’écoulent pas en continu, mais entrecoupés du monde silencieux. La violence, ça, c’est un rapport logique avec le monde de silence, de même que la parole est un rapport logique avec le monde habité.

Si l’homme parle, il va parler des objets. Parce que c’est très important les objets. Comment ça se fabrique. Il n’a pas besoin de parler de la manière qu’il a d’habiter son monde, parce que ça n’est pas le sien … C’est à personne, le monde (du moins à personne mortellement ; en régime de propriété, ça appartient plus à l’un qu’à un autre, mais ça c’est relatif par rapport au danger de mourir dans le combat, par quoi le monde était affirmé d’appartenir à un seul … duquel régnait le silence entre tous les autres. Il est certain que beaucoup ressente l’injustice du partage comme une petite mort de soi, infligée qui vaut mieux que le décès pur et simple, et que l’autre, lui, s’estime plus vivant, si il possède … à l »autre bout, le partage du monde habité est ressenti si deux (ou plus) femmes parlent du même flux, qui fait accroire qu’il existe une seule personne habitant un seul monde.

L’homme croit qu’il peut y avoir du vide, du plein, des réalités très précisément déterminées, mais pas de vague à l’âme. Pas parce que ça fait féminin, mais parce que ça existe très peu dans un monde vide. Pas de quoi fouetter un chat, le monde est vide, c’est comme ça : il n’y a rien que l’on puisse en dire.

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