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philosophie instants
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20 juin 2009

Wittgenstein, l'autre que l'on montre et comment

    Ce que Wittgenstein appelle le mystique me semble être la réalité du monde ; que le monde soit, cela lui est éberluant. Il s'aperçoit d'autant qu'il en est extrêmement doué, que la logique, cad l'essence du pensable, ne peut pas être comprise elle-même dans une autre expression ; il faudrait un métalangage ; on ne peut pas penser la pensée, sauf à la résoudre d’autre chose ; l’esprit absolu par ex ; (ce qui il est vrai ne dit rien … cad « rien », mais par contre dit énormément de réalités au-dedans ; une fois l’esprit absolu accepté).  

 

    Or si le monde existe, en même temps tous les mots sont ce qui nous dit le monde ; ce qui est aussi éberluant que le fait qu’un monde soit effectivement réel. Ainsi le langage est aussi étrange que le monde (et ses Choses non dites), mais cette fois le langage nous l’utilisons ; si les choses ne nous sont pas immédiates (il faut les dire), les mots nous sont proches ; bien qu’infiniment étrangers ; puisqu’ils parlent d’un monde sans expliciter quoi que ce soit ; il y a une an-intentionnalité profonde de Wittgenstein qu’il dénote dans tout (ce qui est, monde comme langage).  

 

    C’est du rejet de l’intentionnalité « métaphysico-ontologique-transcendantale » que tout apparait comme « là » ; parce que la métaphysique (qui voulait obtenir un discours-objet qui contienne tout), s’est révélée être une intentionnalité et n’existe ce discours, ces savoirs, que par et pour une intentionnalité.  

 

    Wittgenstein ayant bien compris qu'il n'existait pas de langage du langage, cad de savoir – objectif. Par quoi il entend condamner toute philosophie ; il n’existe pas de savoir absolu hégélien, et les transcendantaux kantiens et bien, ils sont « là » …. comme n’importe quel objet ou chose du monde, opaques ; ils permettent de comprendre, mais on ne peut pas les comprendre (on ne voit pas, conçoit pas le fondement de leurs principes).  

 

    Ayant compris cela, et ne désirant pas s’engager dans le constructivisme métaphysique (qui est à mon sens la seule non pas porte de sortie ; mais la seule source de vérité possible), ne se permettant pas de jouer de l’intentionnalité comme construction du vrai (par quoi le vrai est découvert/inventé) et ne réservant le statut de vérité qu’en tant qu’objective scientifiquement (par quoi il pousse comme des tas d’autres, à éliminer la philosophie elle-même ; du reste il le dit nommément ; il faut toujours entendre ce qu’un type intelligent raconte de ce qu’il fait ; en général c’est vrai. De même que Nietzsche, et il le dit, veut dynamiter la philo …),  

 

    il lui reste à Wittgenstein non pas de tirer une vérité de son analyse du langage (ordinaire), mais à « faire voir » au travers de difficiles mais quand même bien intéressante déconstruction ou para construction des propositions du langage de telle sorte que au travers de ces modifications on commence de percevoir, de se rendre compte non  pas comme le langage ment, mais comme parfaitement vrai, il ne recouvre pas encore tout ; il s’agit donc de montrer ; mais montrer le langage dans d’autres états (de faits, cad peut-être parfois d’autres états de faits vrais… ). L’indicible est ainsi pris dans cette ambition, assez extraordinaire, de faire-dire au langage pourtant commun, (puisque l’on n’a pas accès au sur-langage ontologique).  

 

    Ainsi il ne déroge pas du tout à ses principes (le langage est vrai, là tel quel, il fait-voir et il n’y a que lui), mais en même temps il ruse ; il utilise ce langage pour le décaler sur la surface du monde. Et au travers des décalages il fait voir ou l’espère le mystique, le non dicible, le fait du monde.  

 

       

 

       

     
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