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philosophie instants
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21 juillet 2009

Absence du moi, présence du sujet

Si l’on veut décrire le dispositif existentiel de l’individualité, il est nécessaire de prendre appui sur la dimension ontologique. Sur la position que le sujet se donne à lui-même et par laquelle il régule en conscience, en connaissance de cause, le rythme et l’intensité des informations dans leur traitement. 

Pour cela le sujet, dans le moi, qui existe hors du moi, déploie les systèmes ; systèmes de signes. Les signes offrent la moindre résistance et peuvent être pliés selon la plus petite des intentionnalités précises du sujet. Si l’on se signifie dans des objets, on emprunte les signifiés inclus dans ces objets. Si l’on se signifie par des notes ou des couleurs, on peut remonter la signification des signes-couleurs ou signes-notes et les conjuguer selon un rythme individualisé exact.

Le moi est ce qui entend faire de sa vie, de son vécu, un tableau de signifiés empruntés ; il croit que l’ensemble des réalisations de son vécu correspond à un signifié, voir une méta-signification (son « destin » par exemple, ou la personne rencontrée par hasard, ou le sens bien original d’un jeans’, produit pourtant par milliers etc).

Le sujet sait que, quoi qu’il en soit du vécu (il peut exister des nœuds de sens effectivement réels), ça n’est pas dans le vécu mondain, qu’il va, lui, le sujet, dénicher ce qu’il veut. Il tend à reconstituer l’ensemble des éléments perçus, en une fois. Système esthétique ou littéraire ou conceptuel. Il sait que son apogée est de synthétiser en une fois et de dissoudre ainsi tout ce qu’il possède ; afin qu’ensuite il puisse reprendre à nouveau le même ensemble systémique et le porter plus loin encore.

On peut comprendre n’importe quelle systématisation comme l’exploration du possible réalisable dans l’immanence, qui n’emprunte rien au monde, (sans préalablement le lui voler). Le moi de son côté ne se tient que dans la/les transcendances ; des objets, des autres mois, des vécus, des projets, des totalisations de réalités mondaines. Le mondain, on le maitrise pas ; il faut en passer, par exemple, via la mathématisation pour, ayant séparé les éléments, commencer de contrôler les réalités. Cad en passer via des systèmes abstraits. Le moi est donc dans la dépendance totale visà-vis de signifiés donnés-là.

Comme nous ne disposons pas d’un tel système mathématisable de toute la réalité,( mais que, néanmoins, il nous faut bien penser tout ce qui est), alors il est une nécessité impérative dans l’invention de systèmes de signifiants ; dans la mesure où nous devons établir la carte générale de notre position dans ce-qui-est ; et que cela soit un chemin repérable. Le sujet étant ; ce qui détient son advenir en propre. Il doit exprimer, il doit exporter, il doit abstraire et extraire, découper et recomposer en conscience, tout ce qui lui vient et relire de manière générale, tout ce qui est.

L’exploration par le sujet, de la réalité, est ce qui incombe à tous, mais tout autant à chacun. Puisqu’il de l’enjeu même d’une existence que de parvenir à « mathématiser » son point de vue ; sauf à demeurer un moi doté de seulement un vécu.

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