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philosophie instants
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25 août 2008

Le creux philosophique dans le réel

Ayant acquis l’être via le discours, qui seul est garant de la compréhension de ce que l’on dit, le sujet s’émerveille que ce discours soit pour lui et par lui.

Il pensait que ce discours lui offrant la possibilité d’une entière transparence, il était possible d’exprimer intégralement l’être en une fois éclaircie. Que l’être tenait de la pensée dans la mesure où celle-ci pouvait déduire entièrement de quelques notions stables les concepts adéquats à Sa compréhension comme étant identiques à La réalité telle qu’elle est en elle-même. En quoi ça n’était pas si sot ; puisqu’alors seulement il était effectivement réalisable de comprendre entièrement ce que l’on dit et ce que l’être est, du même coup.

Ainsi sont évacués tous les éléments hétérogènes, obscurcissant la parole et les mots et le discours, qui le soleil, sui le Brahma, qui le feu, qui la volonté, etc.

Mais dans ce nouveau créneau rejetant les anciennes entités naturalistes ou spiritualistes ou irrationalistes, il est malgré tout d’abord une impossibilité à préciser très nettement ce que par ses notions essentielles et pourtant rationnelles, intellectives, théoriques, la pensée entend ; le Un, l’infini, la substance … ?

Cependant entretemps, par delà l’élaboration de ces concepts, il se réalise que le discours est pour quelqu’un. Et par quelqu’un. Par un sujet.

Dès lors il est une avancée redoutable ; le discours ne cherchera plus seulement à se dire, en une fois, mais tout en gardant une compréhension suffisante, il est dans son ambition de définir la place qu’occupe le sujet dans ce qui est.

Le paradigme est en complet changement ; il nécessite un remodelage complet en comparaison de la simplicité de l’intention porteuse initiale ; qui déroulait unilatéralement le pensable.

Cette fois, il est impératif de prendre la position du sujet comme étant le fondement de ce qui dicible. De ceci viennent les projets de déduire la pensée (et le sujet) des phénomènes ; de la sensibilité, de la structure sociale, de l’historicité, etc

Car comme le sujet se sait comme extérieur à la pensée ,il ne peut plus trouver dans la pensée seule l’explication de son être, ni de l’être tel qu’il est là, devant lui, et non plus intérieurement (comme Objet absolu de la pensée, qui pourtant seule lui donnerait accès à la compréhension intégrale , puisqu’elle part de sa notion propre pour tout déduire). Aussi se donne-t-il des représentations de soi dans les explications qui sont censées lui exprimer son être ; volonté ou matière ou absolu immatériel, etc.

Aucune ne satisfait à quoi que ce soit, parce que toutes sont voulues, pensées, intentionnalisées par et pour un sujet qui n’est jamais infériorisé et explicable de l’extérieur ; il est « ce qui » extériorise, ce qui se donne des objets, des explications, des relations et des causalités. Et pose ainsi toujours ces explications hors de lui, de par lui-même. Aucune ne peut interroger au-delà de ces réponses…

Sauf que la philosophie est infiniment retorse ; et qu’elle a déjà commencé d’aborder le versant-autre des choses, des réalités et des êtres. Ce qui lui est nécessaire puisqu’elle seule mène activement la saisie du plus totalement cohérent et immédiatement disponible à la compréhension ; ce qui résiste est donc le réel. Ce qui n’est toujours pas pensé est le réel.

En quoi il est nécessaire de passer outre le littéral et de devenir selon ce qui est tel que cela est. Et l’indication que l’être de l’homme s’inscrit dans le réel n’est pas illusoire. Ou pour le dire autrement ; si l’être de l’homme peut amener une résolution qui se nomme la pensée efficace (douée d’efficacité, cad qui correspond d’une manière ou d’une autre, à ce qui est vraiment), c’est que l’être de l’homme correspond à l’efficacité de l’être.

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